Depuis le petit Emirat Arabe où il est arrivé, via l’aéroport international
de Dubaï, dans la nuit de jeudi à vendredi dernier (au Centro Hotel
ci-dessus), Maxime a pris connaissance des nombreux messages d’encouragement
et de félicitations qui lui sont parvenus par le formulaire du site. Il
tient donc tout d’abord à remercier chaleureusement ses supporters pour leur
enthousiasme et leur gentillesse.
Après une courte nuit, le vendredi 17 était consacré à la réunion technique,
aux rendez-vous avec les medias, et à la cérémonie d’ouverture et de tirage
au sort. Mais un joueur d’échecs reste un joueur d’échecs, et Maxime conclut
cette journée par quelques petits blitz amicaux, par exemple ici contre
Levon Aronian…
2 places pour le Tournoi des Candidats de 2018
Vint alors le moment de commencer ce Grand Prix FIDE 2017, réparti sur 4
tournois et concernant 24 joueurs (chaque tournoi comporte 18 joueurs, et
chaque joueur dispute 3 tournois). Ce n’est pas un secret, le principal
intérêt du Grand Prix FIDE est qu’il octroie 2 places qualificatives pour le
Tournoi des Candidats de mars 2018.
Au premier tiers de ce tournoi inaugural du Grand Prix à Sharjah (après 3
rondes sur 9 donc), le constat est forcément positif pour Maxime. Seul en
tête avec 2.5/3, il a pris un départ idéal…
Ses deux victoires, contre Li Chao et Rapport, ont d’ailleurs été
accueillies avec beaucoup d’enthousiasme par les commentateurs, tant
français qu’internationaux. Mais notre n°1 national a tenu à tempérer ces
analyses ; « ce n’était pas parfait, mais c’est vrai, assez propre dans
l’ensemble ». C’est tout d’abord la défense Petroff de Li Chao, ouverture
qu’affectionnent particulièrement les joueurs chinois, qui a été mise à
rude épreuve ; Maxime a trouvé une manœuvre originale (Fc2-d3) incluant un
sacrifice de pion, puis a converti l’avantage de la paire de Fous et d’une
8e rangée faible, grâce à une technique implacable. Puis, face au fantasque
hongrois Richard Rapport, Maxime a sans doute fait un choix judicieux pour
contrer le rarissime début Larsen (1.b3), initiant des complications
stratégiques d’emblée. Une option payante, qui lui permit de s’assurer
l’avantage grâce à un échange de Dames en g4. Retenez ce coup, on en
reparlera plus loin…
Avec 2/2, toujours scotché à l’échiquier n°1, il était temps de se frotter à
un adversaire qui ne lui réussit pas tellement dans l’ensemble, l’Azéri
Mamedyarov. Malgré l’avantage théorique des pièces blanches, Maxime perdit
la bataille de l’ouverture, à cause d’une nouveauté sous forme de sacrifice
de pion, qui eût été profitable… si les noirs n’avaient eu l’option de
refuser ce cadeau empoisonné ! Etre en difficulté avec les blancs alors que
la partie commence à peine, voilà un scénario pour le moins désagréable.
D’autant que Mamedyarov, très précis, confirma son avantage par… devinez
quoi !
…Dg4+! bien sûr !
Vintage MVL !
La suite, c’est une défense vintage MVL, en version « au bord du gouffre »
pendant 25 coups. Mais une résistance active, et un sacrifice de pièces
compliquant les choses ont permis de dérégler la machine de l’Azéri ; Maxime
n’hésita pas à lui dire, en conférence de presse, qu’il avait certainement
joué « beaucoup trop vite » juste après le contrôle de temps, au moment où
des choix compliqués et cruciaux restaient à faire. A la fin, malgré sa
pièce de plus, « Mamed » ne pouvait plus rien faire, dans une position que
l’on qualifiera d’insolite. « Ce n’est pas une position normale »,
s’amusa-t-il… « Mais nous ne sommes pas des joueurs normaux ! », répliqua
Maxime du tac au tac.
Pour la ronde 4 de ce mardi 21 février, ce sera la tête de série n°2, Hikaru
Nakamura, au programme ; avec les noirs malheureusement, puisque un des deux joueurs devait doubler les blancs…
De belles heures de préparation en perspective, sur le petit bureau de
circonstance aménagé au bord du lit (photo envoyée par MVL !)