Les journées de repos se suivent mais ne se ressemblent pas forcément ! Après avoir tâté l’arrière-train des vaches et conduit des tracteurs lors de la première d’entre elles, rien d’aussi exaltant n’était au programme de la deuxième. D’ailleurs, pour être plus précis, il n’y avait en réalité absolument rien de programmé cette fois-ci ! Un repos au sens strict du terme avant que nous abordions le sprint final des 3 dernières rondes…
Evidemment, il était possible de résister un peu mieux
Contre Giri à la ronde 7, je m’attendais vraiment à jouer contre une Najdorf, puisque je semble avoir contaminé Anish, qui emploie désormais souvent mon ouverture fétiche ! Mais il a finalement ressorti le Dragon accéléré, dont je n’avais pas revu les lignes critiques récemment. A la fin de l’ouverture, j’aurais dû faire le choix de la complexité totale avec 21.f4, plutôt que d’opter pour la manœuvre Tc1-c6, qui laisse l’avantage aux noirs après l’excellent 22…Db5!. Evidemment, il aurait été possible de résister un peu mieux par la suite, mais ma position était déjà fort désagréable.
Le lendemain, je doublais les blancs contre Kramnik, il était donc nécessaire de tenter quelque chose. Même si ce n’était pas forcément le plus probable, j’avais anticipé la possibilité que Vlad choisisse cette ligne précise de l’anti-Berlinoise. Nous avons tous deux poussé très loin nos analyses maison, mais j’ai sans doute légèrement surestimé ma position après 21.Cd2. L’ancien champion du monde aurait pu forcer une finale de Tours nulle en échangeant tout en c3 au 28e coup, mais il a fait le choix plus audacieux de garder la tension.
Quelques coups pas triviaux
Le vent a commencé à tourner avec ma jolie manœuvre Tf2-f3, puis définitivement lorsque Vlad a pris le mauvais chemin en venant provoquer l’échange de son Fou contre mon Cavalier. La finale de double Tours nécessitait encore quelques coups techniques pas triviaux, notamment 46.Tf5, avant que l’esthétique 46.Txh4! ne vienne mettre un terme définitif au combat. Ma seule victoire, pas vraiment obtenue dans la facilité, mais si on veut des parties faciles, on ne joue pas ce genre de tournoi !
Lors de la dernière ronde, avec les noirs contre Karjakin, j’ai raté une occasion en or de terminer à 50% dans le tournoi, suite à une ouverture insipide du vice-champion du monde ; après 18…Ff5, je suis en effet déjà un peu mieux avec les noirs… Instinctivement, j’aurais certainement joué la séquence que tout le monde a vue, 24…f5! 25.Te3 e4, avec un très gros avantage. Une rapide réflexion m’a fait croire que 24…Txd5 me donnerait un avantage plus net.
J’ai oublié un léger détail !
Et malheureusement, j’ai continué à appliquer ma stratégie de jouer rapidement dans ce tournoi sans incrément, pour ne pas connaître les soucis de pendule que j’avais eu l’année dernière. Du coup, je n’ai pas plus approfondi la position, et j’ai oublié un léger détail qui change tout, faisant disparaître mon avantage.
Au final, si le résultat de cette petite escapade scandinave n’est pas enthousiasmant, il n’est pas catastrophique non plus, surtout par rapport à mon piètre niveau de forme affiché. Bien sûr, il met également en évidence le fait qu’il me faudra sans doute apporter quelques réglages techniques à mon jeu, avant d’aborder les échéances de l’été studieux qui m’attend !
En attendant, cap sur le Grand Chess Tour à domicile !
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