Pour la troisième année consécutive, c’est sur le célèbre Rocher qui fait face au Maroc que Maxime a lancé sa saison. Apprécié par de très nombreux joueurs, professionnels comme amateurs d’ailleurs, le Festival de Gibraltar tient désormais une place unique dans le calendrier international. D’habitude clément, même en janvier, le temps constitue en général un argument supplémentaire pour choisir cette destination. Mais une fois n’est pas coutume, l’édition 2018 a connu un sérieux coup de houle, notamment entre les rondes 6 et 7, puisque des vents enregistrés à plus de 100 km/heure ont généré quelques dégâts assez sérieux. A tel point que la circulation des bus, notamment ceux venant d’Espagne, a été fortement perturbée, et a empêché certains joueurs d’être à l’heure à l’hôtel Caleta pour le lancement de la ronde 7.
Ce fut le cas par exemple au premier échiquier, où Hikaru Nakamura accepta de débuter avec 40 minutes de retard sa partie contre le Russe Antipov. Il faut dire qu’avec un gros rocher tombé quelques heures plus tôt au beau milieu de la route qui mène à l’hôtel, toute autre attitude aurait sans doute été mal interprétée !
Limiter le nombre de nulles…
Dans un tournoi comme celui-ci, il est clair que la tempête n’arrive pas que dans les rues ou en bord de plage, et bon nombre de parties sont âprement disputées, voire elles aussi tempétueuses ! La dure loi d’un Open impose en effet de limiter le nombre de nulles si l’on veut jouer le podium. Hikaru Nakamura, triple vainqueur des trois dernières éditions (et co-leader après sept rondes cette année !), a marqué respectivement 8.5/10, 8/10 et 8/10 les années précédentes, ce qui montre que si l’on veut s’imposer dans ce tournoi, il faut lâcher trois ou quatre nulles, pas plus. A trois rondes de la fin, Maxime a déjà concédé trois nulles (avec les noirs), et remporté ses quatre parties blanches ; ce qui friserait la perfection absolue dans un tournoi fermé de premier plan, devient à Gibraltar un résultat certes satisfaisant, mais encore insuffisant pour espérer s’imposer !
Durant les sept premières rondes, Maxime a rarement été mis en difficulté, sauf peut-être contre l’Indien Gupta (2610), où un 0-0-0 impétueux au sortir de l’ouverture lui causa quelques frayeurs. On soulignera également la résistance opiniâtre qu’ont opposée, avec les pièces noires et dans des styles certes différents, le MF autrichien Blohberger (2367) et la GMI russe Goryachkina (2497). Pour l’instant, le plus fort adversaire de Maxime a été la tête de série n°30 (Gledura), mais gageons que les toutes dernières parties, comme souvent dans les gros Opens, verront de plus nombreux clashs entre les « gros bonnets » du tournoi !
Il faudra gagner avec les noirs
Au classement, Maxime fait partie du groupe des sept poursuivants à 5.5/7, derrière Nakamura et Howell à 6/7. Il sait ce qui lui reste à faire désormais ; remporter deux des trois dernières parties, et notamment une avec les noirs.
Le sprint final est donc lancé, et lors de la 8e ronde, on assistera à un duel franco-français, puisque Maxime doublera les blancs contre le GMI Français Jules Moussard ! On saluera d’ailleurs au passage la présence de Jules dans le haut du classement, résultat d’un parcours qui s’apparente pour l’instant à un véritable sans-faute…
Site officiel : https://www.gibchess.com/
Les parties de Maxime à Gibraltar
[otw_shortcode_quote border= »bordered » border_style= »bordered » background_pattern= »otw-pattern-1″]Ces soirées-làGibraltar, c’est un Festival avec plusieurs tournois, mais c’est aussi beaucoup d’animations annexes. Tournoi de blitz traditionnel, de blitz par paires, ou encore un questions/réponses avec le public, il y a quelque chose au programme de chaque soirée. Les organisateurs proposent aussi plusieurs Masterclass avec un très fort joueur, qui vient présenter au public sur place une de ses parties, une prestation également retransmise sur Internet. Maxime s’y est collé le soir de la deuxième ronde, et a analysé une partie contre Grischuk, disputée lors de la Coupe du monde 2017 à Tbilissi. C’est à voir ici.
Autre temps fort du Festival, la désormais fameuse « Bataille des Sexes », qui voit une équipe composée des meilleurs représentants masculins affronter leur homologues féminines, sur un échiquier géant placé au milieu d’un ring ! C’est fun, bon enfant, et animé par le duo Tania Sadchev / Stuart Conquest, qui n’hésite pas à donner de sa personne ! C’est à voir ici.[/otw_shortcode_quote]