Grand Chess Tour 2017 : 2e derrière Carlsen

Classement final du Grand Chess Tour 2017 (www.grandchesstour.org)

Retour sur le London Chess Classic qui a clôturé le Grand Chess Tour 2017, le circuit d’élite des joueurs d’échecs professionnels. Je reste donc sur une série de cinq nulles avant la seconde journée de repos ; le problème que j’ai eu à Palma perdure, c’est cette difficulté à concrétiser les positions avantageuses… Pendant le jour off, je ne me prends pas la tête et je privilégie le repos, profitant également du côté sympa du tournoi londonien, à savoir que de nombreux français disputent l’Open (Ndlr, notamment 8 titrés français participaient, à savoir les GMI Sébastien Mazé – co-vainqueur -, Matthieu Cornette, Jules Moussard, Jean-Pierre Le Roux, Thal Abergel, et les MI Anthony Bellaiche, Sophie Milliet et Andreea Navrotescu).

Je dois faire mon mea culpa

Du coup, on peut sortir un peu ensemble le soir, se changer les idées. La plupart d’entre eux logent dans un appartement à côté de l’hôtel, ce qui permet aussi de se retrouver sur place, et de se lancer quelques challenges sur Fifa par exemple !

Maquette de l’écran de retransmission des parties (Etienne Mensch)
Maquette de l’écran de retransmission des parties (Etienne Mensch)

La partie de la 6e ronde contre Caruana est typique de ces ouvertures frustrantes, qui sont un petit peu mieux pour les blancs mais qui, au final, n’offrent guère de chance de gain si l’adversaire connaît bien la ligne, comme c’était le cas de Fabiano. Peut-être aurais-je pu être un tout petit peu plus précis, mais ça se joue vraiment sur des micro-détails et je ne pense pas que ça aurait changé grand-chose au résultat. J’ai compris que je ne gagnerais pas après 24…Cg6, et avec l’implantation d’un cavalier noir en f4, le contre-jeu est trop important.

Le lendemain contre Karjakin, je me retrouve encore dans cette variante spécifique de la Najdorf Pion empoisonné avec 9.a3. Tout le monde semble s’être donné le mot pour jouer ça contre moi ! Sur l’échiquier, je n’ai pas pu me souvenir de tout sur la ligne secondaire 14…g5 15.h4. D’où mon petit quart d’heure de réflexion pour jouer 17…hxg5, une suite qui semble dangereuse de prime abord car elle laisse filer la colonne h. Mais en réalité, les blancs n’ont pas de moyen de l’exploiter et au contraire, c’est finalement le pion blanc en g5 qui se retrouvera un peu faiblard. Karjakin a montré à l’analyse qu’il aurait dû jouer 21.g6!, un coup compliqué qu’il a mis une demi-heure à rejeter ! Après 21…Tg8 22.gxf7 Txg2 23.Th8+ Cf8 24.Cxe6 Dc4!, les noirs ont sans doute assez de ressources pour conserver l’égalité. Mais je dois faire mon mea culpa, car j’ai complètement zappé cette possibilité 21.g6!, et je ne l’ai vue que juste après avoir joué mon coup 20…0-0-0.

Un coup imprécis provoque l’abandon

Evidemment, ce genre de bévue ne devrait pas arriver, mais le bon côté des choses, c’est que du coup, j’ai économisé dix minutes de vérifications tactiques !

Ensuite, je crois avoir plutôt bien maîtrisé les événements, et je suis assez content du coup 23…Tg7!, qui n’a l’air de rien, mais qui m’a permis au final de reconquérir la colonne h. Je refuse ensuite la répétition de coups car je sens que j’ai pris l’initiative, notamment grâce à la manœuvre standard …Fd8-b6. Après 33…Th4, la pression sur e4 s’intensifie, et je sais que j’ai un net avantage. Sergeï est alors mal au temps, et je sens qu’il craint de garder les Dames. De mon côté, j’ai la conviction qu’en fait, l’échange des Dames va très mal se finir pour lui, et effectivement, il se retrouve ensuite quasiment en position de zugzwang !

Un jeune garçon joue le premier coup de Karjakin contre Maxime (photo Spectrum Studios)
Un jeune garçon joue le premier coup de Karjakin contre Maxime (photo Spectrum Studios)

Après la manœuvre 44…Cf3+ suivi de …Ch4-g6, même si là encore, ça n’a l’air de rien, en fait mon aile-Roi est stabilisée et je peux amener tranquillement mon Roi de b8 en e7 afin de protéger le pion f7. Sergeï craque avec 56.Cf4?, qui perd directement le pion g5, mais je pense que de toute façon, celui-ci était condamné à terme. Certains se sont demandé si son abandon après 59…d5 n’étais pas prématuré. Evidemment, Sergeï a vu que j’allais obtenir deux pions passés liés, et il n’a pas insisté. De mon côté, j’avais anticipé 60.Th8 Fc6 61.exd5 (61.Tc8? Rd7 62.Tf8 d4! 63.Txf7+ Re8 64.Tc7 dxc3 65.Txc6 Tg1 mat) 61…Fxd5 62.Tb8 Fg2 63.Tb6 Tc5 suivi de …Tc6, mais en fait, après 64.Ca2! (que je n’avais pas vu) 64…Tc6 65.Tb7+ Rf6 66.Ta7 suivi de 67.Cb4, les blancs trouvent un peu de jeu et vont sans doute gagner le pion a6, même si ce n’est sans doute pas suffisant pour sauver la partie. Du coup, il est vrai que mon dernier coup 59…d5, même s’il provoque l’abandon de mon adversaire, n’était certainement pas le plus précis ! Je ne dois jamais laisser cette possibilité de contre-jeu, et aurait certainement dû commencer par 59…Fc6.

En tout cas, voilà une victoire qui fait vraiment du bien, dans une partie contenant pas mal de coups sympa et que j’ai l’impression d’avoir très bien maîtrisée, si l’on met de côté les petites imprécisions mentionnées ci-dessus !

Pas le choix du coeur

Le lendemain, avec les blancs contre un Anand en petite forme, j’étais donc particulièrement motivé. Malheureusement, il s’est montré extrêmement bien préparé sur le Giuoco Piano, et il a joué de façon impeccable jusqu’à la fin. Pourtant, j’étais moi-même assez au courant de cette ligne, que je connaissais jusqu’à 17…Fe8. Sur le coup, j’étais plutôt content de mon idée 18.Fxd5 suivi de 19.c4, mais en réalité, après 21.d4, que je dois jouer sinon je n’ai rien, les noirs égalisent de manière forcée avec la manœuvre 23…Fc5 et 24…Fb6 ; je n’avais pas anticipé cela lorsqu’ai joué 18.Fxd5.

Le lendemain, j’ai éprouvé de gros regrets lorsque j’ai vu sa partie catastrophique contre So. Peut-être aurais-je dû choisir une ligne plus risquée ? Mais Anand a déjà montré qu’il était bien préparé en général, par exemple contre la Catalane de Carlsen lors de la troisième ronde, et qu’il ne suffit pas de jouer un quelconque b3/Fb2 pour le sortir de ses connaissances !

Maxime tout sourire avant le début de la ronde (photo Spectrum Studios)
Maxime tout sourire avant le début de la ronde (photo Spectrum Studios)

Quand j’aborde la dernière ronde, je sais que si je veux avoir une chance de rattraper Carlsen au classement du Grand Chess Tour, il me faudra très certainement battre Nepo avec les noirs. Je n’étais pas non plus certain de ce que seraient les intentions de mon adversaire. Allait-il forcer la nulle, au risque de se laisser rattraper au classement du tournoi par Caruana ? Ou allait-il essayer de garder son destin entre les mains en jouant pour le gain ? Il a finalement opté pour la première solution et je ne lui jette pas la pierre car au vu de son score très négatif contre moi, il a pris une décision que je comprends, et que j’aurais sans doute prise également moi-même dans sa situation. C’est le genre de choix que le cœur n’approuve pas, mais que la tête recommande chaudement !

A peine 20% de chances

De mon côté, même si j’aurais préféré éviter toute suite qui annule en force, j’étais « dans la boîte » dès 6.Ff4, car je n’ai plus de bonne déviation après. Et il n’était guère envisageable de jouer contre un Maroczy, et de prendre le risque de me retrouver moins bien, sans contre-jeu, dans un type de position que je ne connais pas très bien. Dès lors, j’ai accepté de rentrer dans une suite dont je sais depuis longtemps qu’elle peut mener à la nulle par répétition que l’on a vue dans la partie.

Dernière ronde contre Nepo : le temps est suspendu en attendant que le Fou de Maxime atterrisse en b4… (photo Spectrum Studios)
Dernière ronde contre Nepo : le temps est suspendu en attendant que le Fou de Maxime atterrisse en b4… (photo Spectrum Studios)

Au final, je partage la 3e place ex-aequo à Londres, et je conserve ma 2e place au classement 2017 du Grand Chess Tour. Au début du tournoi de Londres, avec 3 points de retard sur Magnus, et une partie noire de plus que lui, je savais que mes chances de le rattraper n’étaient pas énormes, j’imaginais de l’ordre de 20% maximum. J’étais tout de même décidé à tenter le coup !

A ma place sur la deuxième marche

Malheureusement, je n’ai pas su conclure les opportunités en début de tournoi, notamment avec les blancs. C’est toujours désagréable de ne pas pouvoir pousser un peu plus avec les blancs, mais sur mes quatre parties blanches à Londres, ça ne m’est arrivé que contre Caruana et Anand. Dans les deux autres (contre Carlsen et Nakamura), j’avais obtenu un bon avantage, certes pas concrétisé !

L’excellence française également représentée à Londres par le MI Etienne Mensch, en charge de la retransmission des parties (photo Spectrum Studios)
L’excellence française également représentée à Londres par le MI Etienne Mensch, en charge de la retransmission des parties (photo Spectrum Studios)

Il est vrai que tout le monde a eu un peu ce même problème à Londres, à savoir la difficulté à prendre l’avantage avec les blancs. On a bien vu que les ouvertures d’Aronian avec les blancs marchaient moins bien par exemple, ce qui est quand même un signe qui ne trompe pas. D’ailleurs, dans ce tournoi, il faut remarquer que les noirs l’ont emporté 6 victoires à 4 !

Bien sûr également, à ce niveau de compétition, il ne faut pas rêver ; on ne peut pas espérer ramener un point entier de toutes les positions favorables. Néanmoins, il est clair que sur les trois parties nulles contre Nakamura, Carlsen et Aronian, je dois au moins en remporter une. Bref, ne pas être récompensé à la fin parce qu’on n’a pas su exploiter les possibilités offertes, c’est quelque chose de normal, et je suis à ma place sur la deuxième marche du podium !

Le prochain rendez-vous arrive vite, c’est le championnat du monde de parties rapides et de blitz, qui se déroulera à Riyad (Arabie Saoudite), du 26 au 30 décembre.

[otw_shortcode_quote border= »bordered » border_style= »bordered » background_pattern= »otw-pattern-1″]Jamais rassasiés !
A la fin d’un tournoi, l’heure est à la décompression et à la légèreté. Le Maître International anglais Lawrence Trent, commentateur apprécié du circuit professionnel et également connu pour avoir été un temps le manager de Fabiano Caruana, a disputé une série de blitz contre Maxime. Même s’il est réputé être dangereux en cadence rapide, l’Anglais disposait de 3 minutes contre une seule à Maxime, histoire de rendre le challenge plus équilibré. L’histoire ne retiendra pas le résultat final, mais on gardera avec gourmandise la vidéo de la fin d’un de ces blitz, quand Lawrence oublie un léger détail à la fin…
Vous trouverez également, outre la vidéo, cet extrait de partie retranscrit dans le viewer ci-dessous.[/otw_shortcode_quote]

Site officiel : http://www.londonchessclassic.com/

Les parties de Maxime

Londres : de retour dans l’arène

La scène du Théâtre Olympia (photo Spectrum Studios)

Après seulement 48h passées à Paris suite au tournoi de Palma et à son cruel dénouement, Maxime est rapidement reparti pour Londres. Comme c’est désormais la tradition, le tournoi final du Grand Chess Tour se déroule en effet dans la capitale anglaise. Maxime y a l’ambition minimale de conserver sa deuxième place au Grand Chess Tour 2017, et l’espoir de venir titiller la première place du champion du monde Magnus Carlsen ; seuls les deux premiers du Tour bénéficient d’un bonus financier, respectivement de $100.000 et $50.000. Sur le plan sportif, l’idée est également de refaire le plein de confiance avant d’aborder l’année 2018.

Classement du GCT avant Londres
Classement du GCT avant Londres

On constate sur le classement que seul Maxime (31 pts) est en mesure de menacer le leadership de Magnus (34), tandis qu’Aronian (25) semble trop loin pour se mêler à la lutte.
Dès leur arrivée à Londres, les joueurs ont été conviés au désormais traditionnel tournoi Pro-Biz, qui oppose des couples formés d’un pro et d’un homme d’affaires. Comme la première ronde, cette animation était accueillie dans les prestigieux locaux de Deep Mind, le bras armé « Intelligence Artificielle » de Google.

Les nulles se suivent, mais ne se ressemblent pas

Incontestablement, le fait marquant du début de tournoi aura été l’absence de résultat décisif, puisqu’il aura fallu attendre la dernière partie de la ronde 4 pour enfin voir un « 0-1 » s’afficher à l’écran. Les 19 premières parties avaient toutes été nulles, provoquant de très nombreux commentaires dans la presse spécialisée. Pour Maxime, mais comme pour beaucoup de ses collègues également, les nulles se sont suivies, mais sans forcément se ressembler, jugez plutôt.

So-Mvl dans les locaux de Google (photo Spectrum Studios)
So-Mvl dans les locaux de Google (photo Spectrum Studios)

Ronde 1, nulle insipide avec les noirs contre un Wesley So qui n’a vraiment rien tenté. Mais ronde 2, terrible mêlée tactique face à Nakamura, qui a eu le courage de rentrer dans les grandes variantes du terrible Dragon. Dans une ligne sur le fil du rasoir, l’Américain ne s’est pas souvenu du coup « normal » 17…Dc8, et a opté pour 17…Ca5, après quoi l’avantage blanc est indéniable, même si la position reste d’une complexité extrême. Maxime a alors forcé les événements tactiquement avec 20.Cxc6 suivi de 21.Fxf7+. Comme il l’indiquera par la suite, en début de variante, il n’avait pas anticipé que les noirs pouvaient contrer 25.Thd1, qui semble gagnant, par 25…Ff8! 26.bxc3 Tb8+ 27.Ra1 Fa3 qui force la nulle. Du coup, il a dû transposer dans une finale de Tours par 25.Txg7, que les noirs ont su annuler de façon convaincante. Un exemple qui montre le niveau de précision requis puisque s’il avait anticipé cette défense 25…Ff8, Maxime aurait fait un autre choix que 20.Cxc6 (20.Cb3 ou 20.Cdb5 semblaient prometteurs).

Le début d’une partie ultra-complexe contre Nakamura (photo Spectrum Studios)

Ronde 3, Adams-Mvl. Les deux joueurs sont d’accord pour éviter toute discussion théorique, et Maxime prend un petit avantage avec les noirs. Mais comme souvent, les limites de la nulle ne sont pas franchies, et le n°1 anglais parvient à forcer une transposition en finale de Tours avec un pion de moins certes, mais pas de gain !

Un echaînement ardu

Ronde 4, c’est le grand choc contre Magnus… Avec les blancs, Maxime reste fidèle à la Giucco Piano, et malgré le développement massif de la théorie de cette défense récemment, les deux joueurs sont « out of book » dès le 8e coup ! Grâce à une série de coups précis, et notamment 10.dxe5 ou 18.Td1, Maxime prend l’ascendant, qui se concrétisera quelques coups plus tard par un pion de plus, pas complètement compensé par la paire de Fous du champion du monde. Ce dernier aurait continué à souffrir si Maxime avait choisi 29.Cfd4 (au lieu de 29.Cb4), suivi de l’échange d’une paire de Tours et du transfert de l’autre Cavalier en e3, comme il l’a lui-même signalé au commentateur officiel. Sans cela, l’avantage blanc s’est rapidement évanoui.

The big matchup (photo Spectrum Studios)
The big matchup (photo Spectrum Studios)

Enfin, ronde 5, face à un Aronian qui a décidé de jouer pour le gain avec les blancs, Maxime obtient une position d’ouverture prometteuse, grâce notamment à un sacrifice de pion (12…e4!) lui permettant de dominer les cases noires centrales, puis de continuer par l’énergique 14…f5!. Alors qu’on le croyait piégé et sorti de sa zone de confort, Aronian confiera par la suite qu’il était familier avec cette position, mais qu’il ne se souvenait pas des détails ! Malheureusement, une nouvelle fois en position favorable, Maxime a laissé filer l’occasion ; à sa décharge, il faut dire que le nombre d’options disponibles était très important, et que rien n’allait vraiment de soi.
5 parties, 5 nulles, derrière un Caruana qui fait la course en tête à +2. Tout est encore ouvert pour le classement final du Grand Chess Tour. Reprise des hostilités après la journée de repos du jeudi 7 décembre. Lors de cette ronde 6, Maxime aura les blancs contre le leader Caruana.

[otw_shortcode_quote border= »bordered » border_style= »bordered » background_pattern= »otw-pattern-1″]Passages dans les media
La présence de Maxime sur les deux importants tournois consécutifs de Palma et de Londres n’a pas empêché la presse nationale de continuer à couvrir son actualité. A commencer bien sûr par le reportage pour le 20h de TF1, tourné au Grand Prix FIDE de Palma. La radio n’a pas été en reste, avec la multi-diffusion sur France Info le jeudi 30 novembre de l’émission « Mise à jour ». Dans la presse écrite, on retrouve notamment un long portrait d’une page dans le journal économique et politique belge « L’Echo », ainsi qu’une petite interview dans les pages culture du Figaro.fr[/otw_shortcode_quote]

Site officiel : http://www.londonchessclassic.com/

Les parties de Maxime

Arrêt technique à Palma

2 in, 2 out

Mamedyarov et Grischuk ont conservé leurs deux premières places au classement du Grand Prix FIDE 2017. A Palma de Majorque, ni Radjabov ni moi-même n’avons pu marquer le nombre de points suffisant pour les dépasser. Ils rejoindront donc Karjakin, Aronian, Ding Liren, Kramnik, Caruana et So à Berlin en mars 2018, pour y disputer le Tournoi des Candidats.

Je ne vais pas cacher ma déception, et je vais donc revenir ici sur les dernières parties de Palma. Je vais vous livrer mes sentiments et mes analyses de mémoire et à chaud, car je n’ai pour l’instant eu ni le temps, ni l’envie, de les approfondir !

Le sort me réserve trois russes d’affilée

Après la journée de repos, je suis apparié contre l’Indien Harikrishna avec les noirs, et je peux bien avouer que l’ouverture ne se passe pas très bien. Bien sûr, je connais la ligne de jeu de l’Anglaise pour laquelle il opte, mais je sais que si je joue « normalement », je n’ai alors aucune chance de gain. Du coup, je choisis une suite un peu douteuse dans l’idée de créer un déséquilibre (9…Fxc3 et 10…Dc5), oubliant notamment son fort coup 13.Db5!. Je n’ai alors pas eu d’autre choix que de rentrer dans une finale délicate. Un peu miraculeusement, je parviens à rétablir l’équilibre, à tel point que j’ai même l’impression de prendre l’ascendant après 26…Fxc4. Mais en réalité, il n‘en est rien et lorsqu’il joue 37.f5!, je comprends que c’est moi qui doit faire très attention pour assurer la nulle.

Mvl-Tomashevsky ; petit argument autour d’un ballon, avant d’en découdre sur l’échiquier (photo Agon)
Mvl-Tomashevsky ; petit argument autour d’un ballon, avant d’en découdre sur l’échiquier (photo Agon)

Le lendemain, commence le sprint final, et je ne sais pas encore que le sort me réserve trois joueurs russes d’affilée. Contre Tomashevsky, ma préparation porte ses fruits, et culmine avec le coup 19.Tfe1, qui contraint les noirs à une décision difficile ; prendre le pion en c2 sans connaître, ou accepter une position un peu inférieure. Avec 19…Tae8, Evgeny choisit le plus solide et le plus logique, ce dont je me rends compte avant qu’il ne joue son coup. Je crois néanmoins que j’ai fait par la suite les bons choix sur le plan pratique, notamment avec 21.b4. Sur l’échiquier, après l’échange des deux pions de l’aile-Dame et des Dames elles-mêmes (28.Txb5), j’avais le sentiment d’avoir fait un pas important vers la victoire. Il ne restait plus que la position de ma Te2 qui posait problème (ma position serait gagnante avec la Tour en e1 !). Mais je n’avais pas anticipé 28…Tc8, avec l’idée principale que sur 29.Fc6, les noirs ont 29…Cb8 30.Fb7 c6! 31.Fxc8 cxb5. Dès lors, j’opte pour 29.Fb7, mais j’aurais certainement dû préférer 29.Tb4 c5 30.Tb7, et les noirs ont la garantie de souffrir encore un bout de temps, même si je craignais que ce ne soit pas tout à fait suffisant. Par la suite, j’oublie son coup égalisateur 32…f5!, mais je crois qu’il était déjà trop tard car la finale avec une seule paire de Tours (issue de 31.Teb1 et du double échange en b7) n’offrait elle non plus aucune chance (à noter que cette finale avec deux Tours chacun serait, en revanche, certainement très désagréable pour les noirs).

Quand Maxime comprend qu’Inarkiev ne prendra aucun risque (photo Agon)
Quand Maxime comprend qu’Inarkiev ne prendra aucun risque (photo Agon)

Le lendemain contre Inarkiev, je peux dire que je n’ai pas eu de chance car je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il joue de cette façon l’ouverture, choisissant une ligne très annulante contre ma Grünfeld ; ce n’est pas le style habituel d’Ernesto… (voir ma partie contre lui le mois dernier en Bundesliga). Après une petite hésitation, je comprends qu’il ne faut pas prendre de risques démesurés car la situation dans le tournoi reste encore sous contrôle. J’ai donc joué normalement, empoché la nulle sans souci, et je suis passé à autre chose, à savoir me préparer mentalement à gagner avec les blancs le lendemain.

Surtout, finir avec les blancs !

Je sais qu’il y a beaucoup de discussions sur mon répertoire d’ouvertures. Faut-il l’étoffer ? Est-il possible de jouer pour le gain avec les noirs ? Les joueurs de haut niveau d’aujourd’hui sont confrontés à un dilemme ; limiter son répertoire et le connaître parfaitement, tout en s’exposant à des préparations mieux ciblées, ou l’étendre mais accepter une moindre maîtrise. Et à mon sens, à ce niveau, il n’existe pas d’ouverture qui soit, en même temps à peu près saine, et en même temps capable d’éviter toute variante annulante des blancs. Bref, mes collègues et moi-même sommes en réflexion constante sur les bons équilibres !

Le soir, je prends donc connaissance de l’appariement, et le plus important pour moi est d’avoir les blancs, évitant ainsi la désagréable surprise de doubler les noirs lors des deux dernières rondes ! Je vois donc qu’il me faudra battre Jakovenko afin d’espérer me qualifier pour les Candidats.

Le début de la partie décisive contre Jakovenko (photo Agon)
Le début de la partie décisive contre Jakovenko (photo Agon)

Mes secondants passent la nuit à revoir tous les scénarios possibles sur l’Italienne, mais Dmitry me surprend quand même plus ou moins avec le choix de la ligne 11…Ce7. Cela dit, il se retrouve immédiatement moins bien, notamment suite à son choix de ne pas intercaler …axb5. Je dois alors choisir entre plusieurs suites tentantes, et celle que je joue a l’air vraiment forte, et l’oblige à trouver une série de seuls coups, et notamment 24…a5. Je vois qu’après 25.g3!, son Cavalier se retrouvera forcément « aux fraises » en h8, et je suis convaincu d’avoir un avantage substantiel.
Le moment critique survient après 28…Tb7. Ma première intention était évidemment de jouer 29.Fc5, mais je me suis ravisé, estimant qu’il n’était pas nécessaire de laisser du contre-jeu en autorisant …Tb3, d’où mon coup 29.Cd2?. J’ai eu une hallucination, oubliant complètement que je laissais alors la possibilité aux noirs de venir prendre le pion a4 via …Cc3, puisque mon propre Cavalier était maintenant trop loin de l’aile-Roi ! Après 29.Fc5 Cc3 en revanche, j’aurais pu jouer 30.h5 Ch8 31.Ce5, et si 31…Cxa4?, 32.Cd7! avec attaque de mat. C’est pourquoi sur 29.Fc5, il aurait dû activer sa Tour par 29…Tb3 (mais pas directement 29…Cf6 30.Ta8 Tb2 31.Txa5 Ce4, à cause de 32.h5 Ch8 33.d5!) 30.Cd2 Tb2 31.Cc4 Ta2 32.h5 Ch8 33.Cxa5 Txa4 34.Cc6 Cf6 35.Tc8 Cxh5 36.Txc7 Cf6. J’ai vu cette variante très avantageuse, même si je n’étais pas sûr d’être gagnant ; mais tout d’un coup, je me suis dit : « mais pourquoi pas 29.Cd2 tout de suite, interdisant tout contre-jeu ? ».

Une gestion de tournoi compliquée

Après, je réalise mon erreur et je comprends que si je prends le pion a5 (32.Cxa5), je n’ai aucune chance de gagner la finale. Je choisis donc 32.Ce5 et j’essaye alors de forcer les événements, de trouver du jeu là où il n’y en a pas. La suite est une fuite en avant qui culmine avec 37.Cd8??. Je vois tout de suite qu’il cloue mon Cavalier avec 37…Tb8, mais il est trop tard ; ma position est irrémédiablement perdue.
Sur le tournoi, il est difficile de faire un bilan à chaud. A partir du moment où je ne gagne aucune des trois positions prometteuses contre Aronian, Tomashevsky et Jakovenko, il est clair que je me complique sérieusement la vie, même s’il est certain que mes adversaires ont tous trois bien défendu leur position compromise. Avec les noirs, je n’ai eu aucune chance de gain dans les quatre parties, c’est un fait. La gestion du tournoi a été compliquée, surtout dans les dernières rondes, puisqu’une défaite m’éliminait complétement de la course. D’un côté, j’étais obligé de pousser pour le gain, mais de l’autre, je devais rester dans les limites du raisonnable jusqu’à la dernière ronde. C’est une situation qui n’est pas facile à appréhender.

Remise des prix. Il est clair que Maxime est déjà ailleurs… (photon Agon)
Remise des prix. Il est clair que Maxime est déjà ailleurs… (photon Agon)

La conclusion de tout ça, c’est que je ne participerai donc pas au Tournoi des Candidats 2018. Ca n’est pas passé loin, mais ça n’est pas passé…
Pour l’instant, je n’ai pas le recul pour savoir s’il y a des choses que j’aurais dû faire différemment. Il faudra évidemment réfléchir à tout ça, mais dans mon malheur, j’ai la chance d’enchaîner avec le dernier tournoi du Grand Chess Tour à Londres. Je pars mercredi 29 pour la capitale anglaise, et le tournoi démarre vendredi 1er décembre, pour une première ronde disputée au quartier général de Deep Mind, société britannique spécialisée dans l’IA qui a été rachetée par Google en 2014.
J’aurai les noirs contre Wesley So. Je suis pour l’instant deuxième du Grand Chess Tour 2017, à 3 points de Magnus Carlsen. Il y a donc un véritable challenge qui se présente, sans laisser trop de temps à la gamberge !

[otw_shortcode_quote border= »bordered » border_style= »bordered » background_pattern= »otw-pattern-1″]Merci à vousJe voudrais remercier ici toutes celles et ceux qui m’ont soutenu, avant, pendant, et aussi après le tournoi de Palma. J’ai reçu de nombreux messages, sympathiques, encourageants, auxquels je ne peux pas répondre individuellement, mais que je souhaite saluer amicalement à travers ces quelques lignes. La vie d’un joueur d’échecs professionnel est faite de hauts et de bas, le but du jeu est de savoir surmonter les bas, et de les utiliser au mieux pour rebondir.
Encore merci à tous, et à bientôt pour des nouvelles de Londres ![/otw_shortcode_quote]

Site officiel : https://worldchess.com/gp2017/

Les parties de Maxime

Palma, rondes 1-5

MVL-Gelfand | Photo

Le Grand Prix FIDE est certes une compétition exigeante, mais d’aucuns ne manqueront pas de railler son format, sans doute guère propice à la prise de risques. A la mi-temps du dernier tournoi, et à l’approche des rondes absolument décisives, on peut imaginer que certains lâcheront la bride, entre ceux qui n’ont pas grand-chose à perdre ni à gagner (la majorité), et ceux qui jouent gros, en particulier Maxime et Radjabov, seuls à pouvoir briguer les deux places restantes pour le Tournoi des Candidats 2018.

Petite discussion avec un ami, en marge de la cérémonie d’ouverture (Photo Agon)
Petite discussion avec un ami, en marge de la cérémonie d’ouverture (Photo Agon)

Tout avait bien commencé pour Maxime sous le soleil des Baléares, avec une victoire propre et convaincante contre Gelfand. Le Français a su mettre en lumière les faiblesses de la variante du Dragon accéléré choisie par l’Israélien, grâce notamment à un très subtil placement des Tours en d1 et c1, interdisant aux noirs de récupérer le pion qu’ils pensaient n’avoir que temporairement sacrifié.

Une position pas si anodine que ça

Lors de la deuxième ronde, comme on pouvait s’y attendre, Anish Giri est arrivé sur l’échiquier armé jusqu’aux dents contre la Najdorf de Maxime, avec notamment un sacrifice de qualité concocté en laboratoire (18.Txg4!?). Avec une intéressante compensation pour la qualité, le jeune néerlandais a eu le tort de privilégier une percée rapide sur l’aile-Roi (26.h5?!), plutôt que de choisir l’option positionnelle consistant à manoeuvrer son Cavalier vers e4. Comme il l’avouera par la suite, il n’avait pas anticipé la jolie manoeuvre de Dame des noirs (Dc7-c4-c8!), forçant l’échange et une finale égale.

Maxime marche beaucoup quand il n’a pas le trait ! (Photo Agon)
Maxime marche beaucoup quand il n’a pas le trait ! (Photo Agon)

Scénario inverse dans la partie suivante ; opposés dès la troisième ronde, Maxime et Aronian, les deux têtes de série du tournoi, ont répété la variante 6.d3 de l’Espagnole qui avait été un des thèmes majeurs de leur match de Coupe du Monde, en septembre dernier à Tbilissi. Dans cette position à l’apparence anodine, mais en réalité très riche et très complexe sur le plan stratégique, Maxime a profité du curieux repli 17…Cd8 pour prendre l’avantage, grâce notamment à l’énergique 19.c4, au positionnel 28.Ce4, et au précis 32.Ta3!. Il critiquera par la suite en conférence sa décision d’échanger les Dames (33.Dc4), mais seule une analyse plus poussée permettra de dire si ce n’est pas également la possibilité offerte aux noirs d’échanger les Fous par le curieux 36.Tc5, qui lui coûta son avantage. On ne peut pas parler d’occasion gâchée, mais il est certain que l’ami arménien aurait dû souffrir plus durement pour gagner son demi-point !

Un match de foot pour décompresser

Les deux nulles rapides qui ont suivi rondes 4 et 5, peuvent être diversement appréciées et interprétées… A sa décharge, Maxime n’en a pas pris l’initiative, et a accepté par deux fois la proposition adverse. Avec les noirs contre Svidler et une préparation réussie (8…Fd7), il n’y avait pas de raison objective de refuser.
Avec les blancs contre Nakamura, c’est bien sûr plus compliqué à justifier. Mais les choses se sont mal engagées, Maxime n’ayant pas cru que son adversaire opterait pour la Sicilienne, même s’il l’a beaucoup employée récemment, notamment à l’Open de l’Ile de Man. Un peu frustré par la tournure des événements et par le fait de ne pas avoir anticipé le précis 12…Cb6!, Maxime estima que sa position n’offrait plus aucune perspective d’avenir et ne méritait donc pas que la proposition de paix de l’Américain soit déclinée !

La traditionnelle interview post-partie (Photo : Agon)
La traditionnelle interview post-partie (Photo : Agon)

La journée de repos permettra à tout le monde de recharger les batteries avant le sprint final, mais aussi aux plus courageux de se changer les idées, puisqu’un match de foot est prévu à 16h sur le petit terrain de l’hôtel Iberostar Cristina, où sont logés les joueurs. Notre n°1 français ne manquant pas de courage, il en sera !
Concernant la situation de Maxime par rapport à l’objectif de qualification pour le tournoi des Candidats, nous avons évoqué les différents scénarios dans la présentation du tournoi.

Prochain défi, Harikrishna avec les noirs

Mais combien de points faudra-t-il engranger au final pour accéder à un des scénarios favorables ?
A quatre rondes de la fin, les possibilités restent multiples, mais on pourrait résumer les choses de la façon suivante : +3 (soit 6/9) suffirait très probablement, tandis que +2 (soit 5.5/9) resterait le résultat le plus indécis et le plus aléatoire. Seule certitude, et en présumant qu’il ne perde aucune partie, Maxime devra donc remporter au moins une victoire lors des quatre dernières rondes à venir.

Pour commencer ce gros challenge en quatre actes, il sera opposé, lors de la 6e ronde qui suivra la journée de repos de ce mardi 21 novembre, à l’Indien Pentala Harikrishna (2738) avec les noirs.

Ce n’est pas derrière, mais en face de lui, que Harikrishna se trouvera pour la 6e ronde ! (Photo Agon)
Ce n’est pas derrière, mais en face de lui, que Harikrishna se trouvera pour la 6e ronde ! (Photo Agon)

[otw_shortcode_quote border= »bordered » border_style= »bordered » background_pattern= »otw-pattern-1″]TF1Une équipe de TF1 s’est envolée dimanche 19 novembre pour Palma de Majorque, afin d’y réaliser un reportage sur Maxime. Pendant 48h, tout en respectant ses impératifs de préparation et de concentration, l’équipe télé a pu filmer les parties, les coulisses du tournoi, ainsi que tous les à-côtés. Le reportage sera monté rapidement, et devrait être diffusé dès jeudi 23 ou vendredi 24 novembre, dans le journal de 20h de TF1. Bien évidemment, nous vous tiendrons au courant dès que la date exacte sera officielle.[/otw_shortcode_quote]

Les parties de Maxime dans les rondes 1 à 5 :

Avant Palma…

Grand Prix Palma

C’est la dernière chance.
Le finish d’une année 2017 haletante mais éprouvante, au cours de laquelle les meilleurs joueurs du monde auront bataillé ferme pour rejoindre Karjakin (vice-champion du monde en titre) et Kramnik (wild-card de l’organisateur), et obtenir une des 6 autres places qualificatives pour la grande échéance, le Tournoi des Candidats 2018 (Berlin, 10-27 mars). Deux ont été acquises de haute lutte par Aronian et Ding Liren lors de la Coupe du monde. Deux autres sont promises à Caruana et So par la moyenne Elo de l’année. Les deux dernières seront attribuées après le dernier tournoi du Grand Prix FIDE à Palma de Majorque, qui débute ce jeudi 16 novembre.

Voici la situation :

Classement Grand Prix. Source : wikipedia

4 joueurs sont encore en lice pour deux places (Ding Liren est « transparent », car il est déjà qualifié). Mamedyarov et Grischuk ne bougeront plus, ils ont déjà disputé 3 tournois du Grand Prix. Maxime et Radjabov tenteront donc de gagner le nombre de points suffisant pour garantir une des deux premières places au classement final. Pour Maxime, la situation est en fait assez simple :
S’il gagne le tournoi ou termine 1er ex-aequo à 2 ou à 3, il est qualifié.
S’il termine premier ex-aequo dans un groupe de 4, il est qualifié si Radjabov n’en fait pas partie, et éliminé s’il en fait partie.
Une première place ex-aequo à 5 ou plus l’éliminerait donc également.
Si Maxime est seul deuxième, il est qualifié.
S’il finit 2-3e ex-aequo avec Radjabov, ou derrière un Radjabov premier, il est éliminé.
S’il finit 2-3e ex-aequo avec Radjabov derrière lui, il sera alors à égalité complète avec Grischuk, mais avec un départage à priori défavorable (à cause du nombre de parties avec les noirs, et du nombre de victoires avec les noirs).
Tout autre résultat inférieur l’éliminerait mathématiquement.
Certes, seulement trois joueurs du Top 10 actuel seront présents à Palma (Mvl + n°2 Aronian et n°10 Nakamura), mais les n° 11, 12 et 13 seront également de la fête (Ding Liren, Svidler, Giri). Aucun de ces 6 joueurs, hormis Maxime évidemment, ne joue la qualification aux Candidats. Deux l’ont déjà en poche, trois ne peuvent plus y prétendre ; joueront-ils l’esprit libéré, ou pâtiront-ils d’un défaut de motivation ?

L’hôtel Iberostar Bahia de Palma, où se déroulera le tournoi

Maxime a pris l’avion ce mardi 14 novembre dans l’après-midi pour un court vol de 1h50, qui l’a mené dans cette capitale des Baléares où l’attend sans doute le plus grand défi sportif de sa jeune carrière…

[otw_shortcode_quote border= »bordered » border_style= »bordered » background_pattern= »otw-pattern-1″]Apparitions médiatiques :https://www.youtube.com/watch?v=SS9FvIHDlWELe projet sportif prime évidemment sur le reste, et la promotion de « Joueur d’Echecs » sera interrompue pendant le tournoi de Palma et le Grand Chess Tour de Londres, qui lui succède rapidement. Ces derniers jours, Maxime aura eu l’opportunité de faire plusieurs apparitions media, à commencer par un reportage de 3 pages dans « Le Point » du 2 novembre (accès réservé aux abonnés).
Quatre émissions radio ont également été diffusées : « Vertigo » sur RTS (Suisse), « Plus près de toi » d’Edouard Baer sur Radio Nova, « Hondelatte raconte » sur Europe 1, « Superfail » en podcast sur France Culture.
Enfin, plusieurs autres interventions medias sont déjà enregistrées ou en cours de réalisation : une pleine page dans « L’Echo » week-end, quotidien politique et économique belge, un entretien avec Guy Birenbaum pour « Mise à jour » sur France Info, multi-diffusé le jeudi 23 novembre, un reportage télé en préparation pour une grande chaine, et à une heure de grande écoute ![/otw_shortcode_quote]

Top