Paris GCT : au coude-à-coude avec Magnus !

(photo Grand Chess Tour)

Voici donc le début de ce Grand Chess Tour 2017, que j’ai eu le plaisir de disputer à domicile, cette fois dans le cadre feutré des studios de Canal Plus à Boulogne. Au programme du Grand chess Tour 2017 : 3 tournois rapides (Paris, Louvain et Saint Louis), ainsi que 2 tournois classiques (Saint Louis et Londres). Les 9 joueurs du Grand Chess Tour disputent 2 des 3 tournois rapides (Paris, Louvain et Saint-Louis). Dans chacun de ces tournois, il y a 4 wild cards. Les 9 participent également à 2 tournois classiques (Saint-Louis et Londres), avec une wild card dans chaque.

Les deux premiers jours des rapides ne se sont pas forcément très bien passés. J’ai beaucoup souffert de la chaleur la nuit pendant cet épisode caniculaire, dans mon appartement parisien sans climatisation… Finalement, j’aurais peut-être dû rester à l’hôtel des joueurs sur Boulogne !
Au final, je me suis quand même senti bien dans le rythme, avec un jeu globalement cohérent, malgré les quelques erreurs évitables qui ont émaillé certaines parties. De plus, j’ai assez bien géré le système de « delay *», importé des USA et auquel nous ne sommes guère habitués en Europe, où l’incrément prédomine largement. La différence essentielle est que l’on ne peut jamais récupérer de temps en jouant vite, ce qui met parfois une pression terrible en fin de partie.

*Lorsqu’un joueur effectue son coup, la pendule de son adversaire ne se déclenche qu’après un temps de latence prédéfini, ici 10 secondes après chaque coup dans les parties rapides, et 3 secondes dans les blitz.

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas

4e ex-aequo après les 3 jours de parties rapides, je comptais évidemment sur le blitz pour remonter au classement et m’infiltrer sur le podium. Honnêtement, avec 3 points de retard sur Magnus, je n’imaginais quand même pas pouvoir me mêler à la lutte pour le titre. Malgré tout, l’enjeu restait de taille et le plus important en blitz, c’est d’arriver frais, en forme, et de savoir capitaliser sur les bonnes séries. Car, comme on l’a encore bien vu à Paris pour nombre de joueurs, les journées de blitz se suivent, mais ne se ressemblent pas !

Un peu de réconfort après les parties ! Avec JB Mullon, E Bacrot et L Fressinet. (photo Yannick Pelletier)
Un peu de réconfort après les parties ! Avec JB Mullon, E Bacrot et L Fressinet. (photo Yannick Pelletier)

Le blitz commençait pour moi avec les 3 américains d’affilée, et un premier tournant est survenu à la ronde 3. En effet, après avoir annulé Nakamura et battu So, j’ai réussi à perdre une position complètement gagnante contre Caruana ! Dans ce cas, on craint toujours de voir une bonne série enrayée : mais heureusement, après cette défaite cruelle, j’ai enchaîné 4 gains, dont un chanceux contre Mamedyarov, une sorte de sympathique compensation de la part de Caïssa ! Une série qui s’est achevée sur une victoire importante contre Magnus, dans une finale d’une grande complexité. Malgré une défaite et une nulle dans les deux dernières, je terminais cette première journée de blitz avec le score raisonnable de 6/9, insuffisant toutefois pour décoller de la 4e place…

La remontada !

Après un bon resto et une bonne nuit de sommeil, la deuxième journée de blitz a bien débuté, avec deux gains contre Nakamura et So, ce dernier m’ayant grandement facilité la tâche. Léger trou d’air par la suite, ponctué de deux nulles difficiles avec les noirs, contre Caruana et Topalov. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’à la faveur des autres résultats, je grillais la politesse à Grischuk et Nakamura pour prendre la 2e place, à 4 rondes de la fin ! La remontada commençait à se profiler…
Ronde 15, je bats Mamedyarov dans une finale plutôt égale, mais avec la paire de Fous ; je ne suis plus qu’à un point de Magnus, qui entame une mauvaise passe de 3 défaites consécutives ! Je me retrouve dans la position du chasseur (c’est la plus agréable), et je fais face à Magnus lors de la ronde suivante ! Nous nous livrons un farouche combat, d’une grande complexité, et c’est lui qui commet l’irréparable dans le zeitnot, avec une gaffe qui perd immédiatement (57.b4??).
L’avant-dernière ronde me permet de prendre seul la tête, puisque Magnus perd encore, cette fois contre Nakamura ; une partie à laquelle j’assiste en direct depuis le studio, puisque j’avais moi-même fait une nulle rapide contre Karjakine, suite à une erreur dans l’ouverture m’obligeant à forcer un perpétuel précoce.

N°2 mondial en blitz !

J’aborde donc la dernière ronde avec un demi-point d’avance, mais j’ai les noirs contre Grischuk, et Magnus a les blancs contre un So en grande difficulté. Ma partie reste toujours très équilibrée, tandis que Magnus atomise l’Américain. Le champion du monde et moi terminons tous deux avec 24 points sur 36, un point devant Nakamura.
Un tie-break en 2 parties est donc organisé dans la foulée pour nous départager, et l’essentiel se joue dans la première partie. Avec les noirs, je souffre mais je tiens bien le coup ; malheureusement je perds le fil dans la finale et je dois m’incliner. Dans la 2e il me surprend avec le Gambit Marshall, une ouverture avec haute probabilité de nulle en partie classique, mais qui me semblait très risquée en rapide. Cependant, je ne suis pas assez précis, et Magnus n’a aucun problème pour égaliser et s’adjuger la victoire dans ce Paris Grand Chess Tour.
Au final, même si c’est la déception qui prédomine sur le coup, je suis satisfait du résultat et de mon niveau de jeu. J’ai fait jeu égal avec Magnus (1er ex-aequo et 2.5/5 dans nos confrontations directes), je prends la 2e place du Grand Chess Tour, et la 2e place également du classement mondial de blitz, très près de Magnus et des 2900 points Elo !).

Avec les enfants lors des manifestations périphériques, au Château d’Asnières (photo Ligue IDF Echecs)
Avec les enfants lors des manifestations périphériques, au Château d’Asnières (photo Ligue IDF Echecs)

Maintenant, il est temps d’enchaîner…
Place donc à la deuxième étape du Grand Chess Tour, qui se déroule à Louvain, à côté de Bruxelles. Je suis dans la petite bourgade belge depuis ce lundi après-midi, prêt à recommencer le rituel de 5 journées d’échecs rapides et intenses !
Début des hostilités mercredi 28 juin à 14h00

Mes parties de ce tournoi :

Stavanger : le bilan

Photo : http://www.norwaychess.no

Les journées de repos se suivent mais ne se ressemblent pas forcément ! Après avoir tâté l’arrière-train des vaches et conduit des tracteurs lors de la première d’entre elles, rien d’aussi exaltant n’était au programme de la deuxième. D’ailleurs, pour être plus précis, il n’y avait en réalité absolument rien de programmé cette fois-ci ! Un repos au sens strict du terme avant que nous abordions le sprint final des 3 dernières rondes…

Au démarrage d’une douloureuse défaite avec les blancs (Photo site officiel <a href="http://norwaychess.no">http://norwaychess.no</a>)
Au démarrage d’une douloureuse défaite avec les blancs (Crédit photo site officiel http://norwaychess.no)

Evidemment, il était possible de résister un peu mieux

Contre Giri à la ronde 7, je m’attendais vraiment à jouer contre une Najdorf, puisque je semble avoir contaminé Anish, qui emploie désormais souvent mon ouverture fétiche ! Mais il a finalement ressorti le Dragon accéléré, dont je n’avais pas revu les lignes critiques récemment. A la fin de l’ouverture, j’aurais dû faire le choix de la complexité totale avec 21.f4, plutôt que d’opter pour la manœuvre Tc1-c6, qui laisse l’avantage aux noirs après l’excellent 22…Db5!. Evidemment, il aurait été possible de résister un peu mieux par la suite, mais ma position était déjà fort désagréable.

Cette fois, c’est le début d’une partie victorieuse, face à Kramnik Photo site officiel <a href="http://norwaychess.no">http://norwaychess.no</a>
Cette fois, c’est le début d’une partie victorieuse, face à Kramnik Photo site officiel http://norwaychess.no

Le lendemain, je doublais les blancs contre Kramnik, il était donc nécessaire de tenter quelque chose. Même si ce n’était pas forcément le plus probable, j’avais anticipé la possibilité que Vlad choisisse cette ligne précise de l’anti-Berlinoise. Nous avons tous deux poussé très loin nos analyses maison, mais j’ai sans doute légèrement surestimé ma position après 21.Cd2. L’ancien champion du monde aurait pu forcer une finale de Tours nulle en échangeant tout en c3 au 28e coup, mais il a fait le choix plus audacieux de garder la tension.

Quelques coups pas triviaux

Le vent a commencé à tourner avec ma jolie manœuvre Tf2-f3, puis définitivement lorsque Vlad a pris le mauvais chemin en venant provoquer l’échange de son Fou contre mon Cavalier. La finale de double Tours nécessitait encore quelques coups techniques pas triviaux, notamment 46.Tf5, avant que l’esthétique 46.Txh4! ne vienne mettre un terme définitif au combat. Ma seule victoire, pas vraiment obtenue dans la facilité, mais si on veut des parties faciles, on ne joue pas ce genre de tournoi !

Lors de la dernière ronde, avec les noirs contre Karjakin, j’ai raté une occasion en or de terminer à 50% dans le tournoi, suite à une ouverture insipide du vice-champion du monde ; après 18…Ff5, je suis en effet déjà un peu mieux avec les noirs… Instinctivement, j’aurais certainement joué la séquence que tout le monde a vue, 24…f5! 25.Te3 e4, avec un très gros avantage. Une rapide réflexion m’a fait croire que 24…Txd5 me donnerait un avantage plus net.

La salle de concert, hôte des 3 dernières rondes (Photo : site officiel, <a href="http://www.norwaychess.no">http://www.norwaychess.no</a>)
La salle de concert, hôte des 3 dernières rondes (Photo : site officiel, http://www.norwaychess.no)

J’ai oublié un léger détail !

Et malheureusement, j’ai continué à appliquer ma stratégie de jouer rapidement dans ce tournoi sans incrément, pour ne pas connaître les soucis de pendule que j’avais eu l’année dernière. Du coup, je n’ai pas plus approfondi la position, et j’ai oublié un léger détail qui change tout, faisant disparaître mon avantage.
Au final, si le résultat de cette petite escapade scandinave n’est pas enthousiasmant, il n’est pas catastrophique non plus, surtout par rapport à mon piètre niveau de forme affiché. Bien sûr, il met également en évidence le fait qu’il me faudra sans doute apporter quelques réglages techniques à mon jeu, avant d’aborder les échéances de l’été studieux qui m’attend !

En attendant, cap sur le Grand Chess Tour à domicile !

Site officiel du NorwayChess : http://norwaychess.no

Mes parties de ce tournoi :

Norway chess : les stars à la ferme !

Les joueurs dans une ferme norvégienne

Il n’y a pas que les échecs dans la vie ! C’est en tout cas ce qu’ont dû penser les organisateurs du Norway Chess, qui ont décidé de planifier une activité vraiment particulière à l’occasion de la première des deux journées de repos du tournoi… Transportés jusqu’à une exploitation agricole à l’extérieur de Stavanger, les 10 joueurs ont été priés de porter la tenue du parfait fermier, avant d’être initiés aux joies des travaux champêtres !

Saine camaraderie et franches rigolades

Après avoir intégré quelques rudiments, on leur a proposé de s’affronter autour de quelques épreuves agricoles, et notamment la traite de vaches, le slalom en tracteur, ou encore la taille d’arbustes… Plus ou moins dubitative au démarrage, il semble que l’élite mondiale du jeu d’échecs se soit bien accommodée de cette nouvelle exigence ; et même que cette journée atypique restera dans les annales comme un excellent souvenir pour la plupart d’entre eux. Les joutes sanglantes sur l’échiquier n’empêchent en rien une saine camaraderie et de franches rigolades.

Et comme la campagne, ça ouvre l’appétit, Maxime postera le soir même sur les réseaux sociaux le contenu de son assiette, disons… assez bien fournie en protéines !

Après l'effort, le réconfort !
Après l’effort, le réconfort !

Malheureusement – ou heureusement, c’est selon – cette journée off, filmée en continu par la télévision norvégienne, n’était qu’une parenthèse au milieu de ce qui reste un des plus grands tournois d’échecs de ces dernières années. Revoyons donc le parcours de Maxime lors des 6 premières rondes…
Les 3 parties qui ont précédé l’escapade fermière ont donné lieu à trois nulles solides, face à Anand, So et Caruana. Un début sérieux, à défaut d’être enthousiasmant…

La Najdorf au supplice !

Puis vint l’heure de la première Najdorf, contre Nakamura. Comme au London Classic de décembre, Maxime n’a pas vraiment survécu à la phase délicate de transition entre l’ouverture et le milieu de jeu. Très précis une fois encore dans la concrétisation de l’avantage, l’Américain a porté une nouvelle estocade à l’ouverture fétiche du Français.

 Maxime, de retour de son escapade champêtre, en grande difficulté contre Nakamura

Maxime, de retour de son escapade champêtre, en grande difficulté contre Nakamura

La partie de la ronde 5 contre Aronian laisse un air de déjà-vu. Maxime accepte le Gambit Marshall d’Aronian, qui est devenu de nos jours une redoutable machine à annuler. Et en effet, le résultat n’est jamais vraiment mis en doute, même si les subtilités et les nuances microscopiques de cette ouverture suranalysée restent à l’évidence la partie immergée de l’iceberg.

Verre à moitié vide ou à moitié plein ?

Enfin, petite satisfaction à la ronde 6, avec une nulle facile ; un résultat jamais acquis d’avance, avec les noirs contre Magnus Carlsen ! On peut dire que dans cette partie, jamais le Norvégien n’aura pu mettre la moindre once de pression, et comme il le précisera juste après la partie, Maxime s’est toujours senti à l’aise, et même prêt à jouer pour l’avantage.

Et quelques petits « blitz à 4 » pour se mettre aux choses sérieuses !
Et quelques petits « blitz à 4 » pour se mettre aux choses sérieuses ! (Photo : Tarjei T. Svensen | https://twitter.com/TarjeiJS/status/874355339579273216 )

Alors, à 3 rondes de la fin, c’est l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein… Un parcours totalement identique à celui du champion du monde Magnus Carlsen (5 nulles et une défaite lors de la ronde 4) doit-il être considéré comme satisfaisant, ou insuffisant ? Chacun en fera la lecture qu’il voudra, mais il est certain que, bénéficiant de 2 fois les blancs lors des 3 dernières rondes, Maxime aura à cœur de revenir au moins à 50% des points.
Reprise des hostilités mercredi à 16h, après une deuxième et dernière journée de repos ce mardi. Maxime aura les blancs face à Anish Giri.

Site officiel : http://norwaychess.no/

Les parties de Maxime (ronde 1 à 6) :

Norway Chess : un blitz au sommet

Stavanger sur la carte

La 3e ville norvégienne, Stavanger, verra les yeux de la planète Echecs braqués sur elle pendant une douzaine de jours. En effet, c’est dans cette charmante cité côtière au sud-ouest du pays que sont réunis depuis ce lundi 5 juin, 10 des 12 meilleurs joueurs d’échecs du monde. Ils y disputeront le désormais fameux « Norway Chess », à coup sûr le plus fort tournoi de l’année, et sans doute en excellente position dans la hiérarchie des très grands tournois de l’histoire des Echecs.

Les 120.000 habitants de Stavanger pourront difficilement ignorer la présence des ténors de l’échiquier dans leur cité, et le tournoi se déroulera d’ailleurs pour moitié au Clarion Hotel Energy, avant de migrer vers le prestigieux Stavanger Concert Hall.

Ce n’est plus le hasard…

Comme il est de coutume désormais, le Norway Chess à proprement parler est précédé la veille par un tournoi de blitz, qui remplace le traditionnel tirage au sort des couleurs. C’est le Clarion Hotel Air qui hébergeait cette première journée, avec la conférence de presse inaugurale et le blitz. Ainsi, ce n’est plus le hasard, mais la qualité du jeu en parties rapides (3’+2’’/coup), qui permet aux 5 meilleurs du tournoi de choisir leur numéro d’appariement. Quel intérêt, direz-vous ? Essentiellement de choisir un des 5 numéros qui donne le privilège, pas anodin à ce niveau de compétition, d’avoir 5 fois les blancs sur les 9 parties, plutôt que 5 fois les noirs.

A ce petit jeu et à domicile, le champion du monde Magnus Carlsen s’est montré impérial autant qu’intraitable. Avec 7.5/9 (6 victoires et 3 nulles), il laisse le duo Nakamura-Aronian 2 points derrière (5.5/9), et Maxime seul 4e avec 5/9. Plus loin, avec 4.5/9, c’est le vétéran Vladimir Kramnik qui prend la dernière place « à 5 blancs ». A noter également la performance abyssale d’Anish Giri (1.5/9)…

Grille du tournoi de blitz. Source : Chess24
Grille du tournoi de blitz. Source : Chess24

Evidemment, il est toujours délicat de commenter un tournoi de blitz qui, par définition, provoque souvent des bouleversements dans le cours des parties. Maxime n’a bien sûr pas été exempté de ces revirements, et il aurait sans doute pu faire un peu mieux si l’on rentre dans le détail des parties…

Pas avec Magnus en face

Voyons cela ; un excellent sacrifice de qualité positionnel lui permet de démarrer par une victoire face à Kramnik. Ensuite, il perd une partie de dingue contre Caruana, typique des revirements décrits plus haut ; c’est malheureusement lui qui fait la dernière erreur tactique… Suit une victoire très propre contre Wesley So, sans soute sa meilleure prestation du tournoi. Puis une nulle sans doute décevante contre Nakamura, qui a trouvé des ressources défensives impressionnantes dans une position qui semblait désespérée. Ronde 5, victoire face à Anand, qui a complètement oublié une « petite combinaison » permettant à Maxime d’empocher deux pions, puis vint l’heure du choc avec les noirs, contre l’ogre Magnus ; une partie décisive entre les deux leaders, Maxime à 3.5/5 derrière Magnus à 4/5. Après une ouverture au terme de laquelle Maxime aurait sans doute pu prendre un pion, la partie s’est orientée vers un milieu de jeu très complexe, puis une finale favorable aux blancs, qui était peut-être tenable, mais pas dans les conditions du blitz, et pas avec Magnus en face…

Des ressources insoupçonnées

Maxime se remit de ce combat au sommet perdu, avec une nulle quasi théorique contre le gambit Marshall d’Aronian. Puis perdit malheureusement toute chance de jouer le podium après une défaite ronde 8 contre le champion du monde de blitz en titre, Sergeï Karjakin ; un malencontreux échange de Dames laissa aux blancs un pion c impossible à arrêter. Dans une position perdue, Maxime trouva pourtant des ressources insoupçonnées, et compliqua considérablement la tâche du Russe, qui finit toutefois par s’imposer. Pour conclure et s’assurer une place dans les 5 premiers, Maxime devait battre un Giri à l’agonie, ce qu’il fit avec une facilité certaine.
L’essentiel était donc préservé, avec la perspective de commencer les hostilités du Norway Chess Classic avec les blancs.

Avant la partie contre Anand, petit footing autour du Lac Mosvatnet… (photo MVL !)
Avant la partie contre Anand, petit footing autour du Lac Mosvatnet… (photo MVL !)

Ce sera ce mardi 6 juin à 16h, face à l’ex-champion du monde Vishy Anand, après un bon petit footing matinal de mise en jambe…

Site officiel : http://norwaychess.no

Les parties de Maxime dans le tournoi de blitz :

Clichy Champion 2017 !

Clichy Champion 2017

C’est pendant que je bataillais à Moscou pour le Grand Prix FIDE, que mon équipe de Clichy a démarré à Chartres le Top 12, édition 2017. Je n’ai donc pas pu y prendre part au début, ratant plus particulièrement le match qui s’annonçait décisif contre Bischwiller, à la ronde 4. Cependant, j’ai pu suivre à distance le déroulement de ce match, qui fut maîtrisé quasiment de bout en bout par mes coéquipiers, pour une victoire 2-0 à l’arrivée.
Quelques jours plus tard, je débarquais finalement à Chartres, chose qui était prévue, que je joue pour l’équipe ou non. En effet, la bonne ambiance allait de toute façon être au rendez-vous dans le gîte que nous avions réservé à quelques kilomètres de la salle de jeu !

Tu joues ou tu joues pas ?

Avant mon arrivée, le capitaine JB (Mullon, ndlr !) m’avait tout de même demandé si j’étais prêt à jouer, puisque nous avions un match important le lendemain contre Mulhouse, qui était seul deuxième derrière nous ; une éventuelle victoire lors de cette confrontation directe nous permettant évidemment de faire un pas très important vers un nouveau titre national. Après l’annonce matinale des compositions, je me préparais donc à jouer Benjamin Gledura, un talentueux junior hongrois.

Juste avant l’entrée en lice de Maxime dans ce Top 12
Juste avant l’entrée en lice de Maxime dans ce Top 12

J’ai finalement décidé d’utiliser l’Italienne pour surprendre mon adversaire. La position était compliquée mais agréable à jouer et avec toutes les pièces sur l’échiquier, j’ai graduellement augmenté la pression sur Gledura, qui a fini par craquer en autorisant le joli 21.Ce5!, me permettant d’obtenir un avantage décisif, que j’ai converti sans difficulté. Le match dans son ensemble s’est également bien passé, puisque nous l’avons emporté 4-1 sans avoir été en danger.

L’ambiance était donc au beau fixe et le programme clichois comprenait quelques résolutions d’études le matin, parfois un foot le soir (selon notre courage), et la traditionnelle partie de poker nocturne. J’ai profité de mes quelques jours à Chartres pour notamment continuer à garder contact avec le monde des Echecs français, que je ne vois désormais plus si souvent que cela. La veille de mon départ programmé, nous avons même profité du temps au beau fixe pour faire un sympathique barbecue.

Retour à la case départ !

Cependant, le lendemain, nous avons perdu sur un concours de circonstances le match de la ronde 9 face à la combative équipe de Saint-Quentin, nous forçant à rester sur le qui-vive, notamment en prévision du dernier match face à Tremblay. J’étais déjà revenu à Paris depuis la veille, mais JB m’a immédiatement demandé si je pouvais revenir jouer ce match, que nous ne devions pas perdre. Obéissant comme je suis, j’ai donc accepté de retourner dans la préfecture d’Eure-et-Loire, pour me retrouver face au très solide grand-maître russe Vladimir Malakhov ; si j’ai obtenu une bonne position et, à mon sens, de très bonnes chances de l’emporter, je n’ai pas réussi à être assez précis et ai dû donc me résoudre à faire nulle. Mon équipe avait cependant déjà fait le travail, atteignant la barre des 4 points de parties nous permettant de conserver le titre ! Il nous restait même deux parties à jouer, et le score final de 5-1 sera finalement sans appel. Mais à peine le temps de fêter le titre qu’il était déjà temps de repartir, notamment pour les joueurs appelés à en découdre au championnat d’Europe dans la capitale biélorusse, Minsk.
De mon côté, ce sera repos, préparation, et… Roland-Garros, avant de partir pour Stavanger (Norvège) dimanche prochain, afin de disputer le Norway Chess !

Les parties de Maxime lors du Top12 2017 :

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